Riddick

Il aura donc fallu attendre près de dix ans pour revoir Riddick au cinéma. Dix ans de développement difficile pour ce projet, porté entièrement par Vin Diesel et le réalisateur David Twohy.

 

On refait un petit historique, en 2000 sort un petit film de science-fiction nommé Pitch Black. Succès au box office américain (plus de 50 millions de dollars pour 23 millions de budget), le film va faire connaître Vin Diesel, par l’intermédiaire de son personnage de Richard Riddick, criminel traqué par toutes sortes de mercenaires (souvent encore plus pourris que lui), doté d’un sens animal de la survie, de capacités physiques hors normes, et surtout d’une vision nocturne qui le rend encore plus menaçant. Le personnage crée un véritable intérêt pour les geeks, et Diesel lui-même le considère comme son alter-égo. Peu après, ce dernier va profiter des cartons de Fast & Furious et xXx pour développer avec le réalisateur David Twohy une suite. Il ira même jusqu’à refuser les suites de ses deux films pour se concentrer sur Riddick, preuve de son attachement au personnage. Malheureusement, Les Chroniques de Riddick sera un véritable échec au box office, et les ambitions du duo de développer une trilogie Space-opéra autour du personnage de Riddick seront mises à mal, et presque anéanties par la suite avec les bides successifs de Diesel au box office (Babylon A.D., Jugez-moi coupable).

 

De retour à la saga Fast & Furious, et suite aux succès des 4e et 5e épisodes, Diesel et Twohy décident de relancer la machine, et de redonner vie au personnage. Mais plusieurs concessions sont à faire, et le financement en indépendant du film sera long et difficile, Diesel allant même jusqu’à hypothéquer sa maison pour le film. On repasse alors du space-opéra, naviguant entre plusieurs planètes, au survival sur une planète unique, comme dans Pitch Black. Un revirement radical mais nécessaire, le but du film étant d’être suffisamment rentable pour relancer la franchise. Mais le duo profite de ce financement indépendant pour revenir aux fondamentaux, avec une liberté artistique quasi-totale (seule contrainte, une version de moins de deux heures pour les salles), et donc un retour à un style plus hardcore, avec une classification Rated aux Etats-Unis (Les Chroniques était classé PG-13).

 

Le film se pose alors comme un retour aux sources, aussi bien au niveau du style, mais surtout dans le traitement du personnage de Riddick. Le film s’ouvre en effet avec le personnage, laissé pour mort sur une planète habitée de différents monstres, qui doit survivre dans cet environnement hostile, et retrouver le côté animal qu’il a perdu dans le précédent film. Comme il le dit lui-même, Riddick avait commis le pire crime possible, il s’était civilisé. La première partie est un véritable film de survie, quasi muet, qui met en valeur le personnage de Riddick, celui que l’on connaît, qui s’adapte à son environnement pour survivre. Cette première partie, très réussie, s’enchaîne avec l’arrivée de mercenaires et d’un affrontement avec Riddick. A partir de ce moment, Twohy développe une partie du personnage que nous n’avions pas vu, son instinct de chasseur, de tueur, lorsqu’il affronte et élimine un à un chaque mercenaire, avec notamment ce superbe plan furtif, où Riddick traine l’une de ses victimes dans l’ombre, tel un boogeyman.

 

Les deux parties sont réussies, tendues, stressantes, et portées par un Vin Diesel toujours aussi charismatique et véritablement transcendé lorsqu’il porte les lunettes de Riddick. L’amour pour ce personnage se ressent à travers Vin Diesel, mais aussi par la mise en scène de Twohy, dont l’icônisation quasi constante du personnage lui rend vraiment hommage. On évite, certes, pas de nombreux défauts, et le film reste inégal. Scènes parfois trop longues, dialogues débiles, CGI parfois honteux, et un rythme dans l’ensemble inégal. Mais il est difficile de bouder son plaisir devant un personnage aussi charismatique, quelques scènes jouissives (le début de l’attaque des monstres, avec les fameuses 5 secondes) qui ont leurs moments gores, et une volonté affichée de faire plaisir aux fans des personnages.

 

Malheureusement, on sent que l’intérêt du film ne se limite qu’à relancer la franchise, en ratissant parfois du côté des Chroniques, sans aller aussi loin qu’ils le voudraient, et parfois du côté de Pitch Black, mais sans l’effet de surprise. Le film part même en vrille sur son dernier tiers, lorsque ses deux auteurs trahissent eux-mêmes le personnage qu’ils ont crée et qu’ils aiment. Voir Riddick se justifier sur l’un de ses actes du premier opus est incompréhensible et totalement incohérent dans le traitement du personnage, le comble arrivant à la fin du film, totalement en décalage avec le reste du métrage, et avec le ton même de la saga. L’intérêt du film est donc limité, et ça reste inégal dans l’ensemble. Mais Riddick reste une bonne série B, fun et portée par un acteur véritablement né pour ce rôle.

Riddick

( Sortie cinéma : 18 September 2013 )
? / 5
0 note(s)
0%
Déposer un avis

Bandes-annonces

Aucune bande-annonce disponible...

Un film de : Productions :
One Race Productions, Radar Films
Scénario : Avec : Durée :
01h59

Titre original :
Riddick: Dead Man Stalking

Compositeur : ---
Budget :
$ 38 000 000

Box-office mondial : ---
Classification :
Pays :
Etats-Unis

Saga :
Synopsis :

Riddick a été laissé pour mort sur une planète brûlée qui semble exempte de toute vie. Pourtant, il se retrouve rapidement obligé de lutter pour sa survie contre des prédateurs aliens plus mortels que tous les humains qu’il a affrontés au cours de sa vie. Il trouve un refuge précaire dans une ancienne gare de transit interstellaire désaffectée. La seule façon pour lui de s’en tirer est d’activer une balise d’urgence et d’alerter les mercenaires et autres chasseurs de primes, qui se ruent vers la planète à la recherche de leur proie.

Aucun avis n'est pour le moment disponible.

3

©2024 Cinéhorizons.net - IMPORTANT : Toutes les images / affiches sont la propriété de leurs auteurs ainsi que des sociétés de cinéma respectives.