Zulu : Avis/critiques
Aucun avis n'est pour le moment disponible.
L’adaptation cinématographique d’un roman français, se déroulant dans l’Afrique du Sud post-Apartheid, tourné en partie en Afrikaans, réalisé par un français, avec une équipe technique presque entièrement française, et avec un casting presque intégralement composé de Sud Africains, hormis les deux têtes d’affiche hollywoodiennes. Voici le programme de Zulu, qui suit deux inspecteurs de police au Cap, chacun ayant été marqué dans le passé par l’Apartheid (l’un est noir, a subi les horreurs du régime, mais prône le pardon, l’autre est blanc, son père était membre du régime, et ne supporte pas cette affiliation), qui enquêtent sur un meurtre barbare, et dont le déroulement réveillera peu à peu les démons de l’Apartheid.
Que pouvait-on attendre de Jérôme Salle, réalisateur d’Anthony Zimmer et des deux épisodes deLargo Winch ? Dans le meilleur des cas, un petit thriller du samedi soir, plutôt convenu mais suffisamment bien emballé pour être regardable jusqu’au bout. Pourtant, dés la première scène du film, on comprend que le réalisateur a décidé de nous surprendre. Le film démarre par un flash back se déroulant dans les années 70, en plein Apartheid, où l’on voit un homme brûlé vif, et un enfant tentant de s’enfuir. La scène se termine sur l’enfant entrain de courir, par un fondu sur Forest Whitaker, dans le présent. Une scène d’ouverture qui donne le ton du film, sombre, radical, et qui fait resurgir les démons de l’Apartheid.
Ce qui frappe le plus dans le film c’est la capacité que développe Jérôme Salle (avec aussi son scénariste Julien Rappeneau) à mettre en place son film, son intrigue, son cadre, ses personnages, presque uniquement par sa mise en scène. Il suffit de quelques plans pour cerner les personnages du flic noir profondément marqué par l’Apartheid (campé par le toujours excellent Forest Whitaker), et du flic borderline, alcoolique et sur la corde raide (sorte de descendant de Martin Riggs, le côté suicidaire en moins, interprété par un surprenant Orlando Bloom). Salle parvient également à nous plonger véritablement au cœur de l’Afrique du Sud, en jouant sans cesse avec les oppositions, par sa mise en scène. Les plans larges sur les superbes paysages contrastent avec les plans serrés, caméra à l’épaule, au cœur des Township du pays, où se mêlent pauvreté, saleté, drogue, et violence quotidienne. Salle dresse un portrait réaliste et peu reluisant du pays, qui garde encore des cicatrices profondes du régime, et ce, sans partir dans de longs dialogues explicatifs sur l’état du pays (hormis dans une scène).
Dommage cependant que l’aspect historique ne soit que survolé, et pas exploité plus en profondeur. Une fois le portrait du pays dressé, le film ne va jamais plus loin qu’expliquer que l’Apartheid est toujours présent en Afrique du Sud. Dans sa deuxième partie, Zulu se trouve alors être plus convenu, plus classique, et n’évite pas certains passages obligés et sans grande surprise. Le film reste néanmoins un bon thriller, carré, efficace, qui doit une grande partie de sa réussite à ses deux personnages principaux, des éclats de violence sèche, et une mise en scène qui colle parfaitement à son sujet. Une agréable surprise
©2024 Cinéhorizons.net - IMPORTANT : Toutes les images / affiches sont la propriété de leurs auteurs ainsi que des sociétés de cinéma respectives.
