Critique de Palma Real Motel

A seulement 17 ans, Sébastian se voit confier momentanément la gérance du motel appartenant à son oncle, en raison de l’hospitalisation de ce dernier.

Adossé à l’océan, composé de maisonnettes peintes en bleu indigo, le Palma Real Motel n’est pas dénué de charme. Cependant, isolé, situé au bord d’un axe routier du Mexique, ce n’est qu’un hôtel de passage où les couples louent une chambre le temps d’y faire leurs ébats. Parmi la clientèle régulière, se trouve Miranda, une femme proche de la quarantaine qui vient ici pour rencontrer son amant, un homme d’affaires marié. Elle y passe de longues heures à attendre ce dernier. Peu à peu, entre Miranda et Sébastian se noue un lien de complicité semée d'un trouble.

Le titre original de ce film franco-hispano-mexicain « horas muertas » (heures perdues), est très révélateur de l’ambiance particulièrement lente d’une narration qui nous montre deux êtres cherchant à tromper leur ennui.

Toutefois, le spectateur qui apprécie les films psycho-réalistes ne s’ennuiera pas pour autant. Effectivement, le rythme lent va de pair avec un ton réaliste, où la situation évolue de façon très naturelle.  L’esthétisme de l’image est omniprésent. Le réalisateur Aaron Fernandez montre en catimini la sordidité du lieu, mais il s’attache à en dégager tout le charme désuet. Si certaines scènes évoquent la trivialité du sexe, le film s’attache avant tout à dégager de la tendresse, du respect, de la candeur, conjointement à la fébrilité du désir, dans la moiteur de la chaleur mexicaine. L’ambiance est superbe.

Sébastian et Miranda auront-ils une histoire ? Sont-ce réellement des heures perdues ? L’issue de la narration en décevra certains, mais elle en enchantera plus d’un.

3,5

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