Antiviral

"Tel père tel fils ?" me semble être la question que chacun est en droit de se poser. Difficile en effet d'échapper à la comparaison quand on réalise un film intitulé Antiviral et que l'on a comme géniteur David Cronenberg. Brandon reprend les thématiques de son père - hybridation homme-machine, angoisse et fascination liées à la technologie envahissante, addiction...- mais plus que le côté viscéral et frontalement gore des premières oeuvres de David Cronenberg, on retiendra un film à l'ambiance froide et aseptisée, certes justifiée par le sujet, et une démarche "auteurisante" (à l'instar du Cosmopolis paternel, mais en plus abordable) qui risque d'en rebuter quelques uns et de passer pour prétentieuse.

 Cette approche clinique et ce refus des concessions à l'entertainment est ce qui fait la force aussi bien que la faiblesse du film, qui à la base était un court métrage (ce qui explique qu'il a fallu l'étirer, et l'impression de remplissage un peu vain). On retiendra quelques idées bien tordues (notamment les steaks, mais n'en disons pas trop pour ne pas spoiler) et un acteur principal fascinant, Caleb Landry Jones, dont la pâle androgynie accentue le malaise ressenti à la vision de certaines séquences. A noter aussi la présence de Malcom McDowell (Orange Mécanique) dans un petit rôle.

 Même s'il n'est pas toujours aisé de pénétrer cet univers et de s'identifier aux personnages, les thèmes abordés et la singularité conceptuelle du film méritent qu'on s'y arrête.

2

©2019 Cinéhorizons.net - IMPORTANT : Toutes les images / affiches sont la propriété de leurs auteurs ainsi que des sociétés de cinéma respectives.