Etrange Festival 2014 : Fenêtre d'ouverture

Etrange Festival 2014 : Fenêtre d'ouverture

Et voila, la vingtième édition de L’Etrange Festival a ouvert ses portes jeudi soir. Un évènement que Cinéhorizons a décidé de suivre dans son intégralité, en remerciant par avance l’équipe de passionnés que constitue les organisateurs et bénévoles du Festival !

Jeudi soir, alors qu’une grande partie des festivaliers se précipitaient dans la salle 500 pour accueillir le nouveau film délicieusement décalé de Marjane Satrapi, The Voices (que nous n’avons donc pas encore pu voir), nous avons décidé de débuter les festivités avec Open Windows, troisième film de l’espagnol Nacho Vigalondo. Après un TimeCrimes addictif et la romance contrariée de l’excellent Extraterrestre, l’agitateur adepte des high-concept pousse l’expérimentation dans ses retranchements en s’attaquant au genre du found-footage.

Suivant le parcours du fan d’une actrice  (sorte de miroir de son interprète, Sasha Grey), le film prend le pari de se dérouler uniquement sur l’écran de l’ordinateur du personnage principal campé par un Elija Wood assumant de plus en plus son attirance pour le bis. Ce dernier hérite d’un accès à tous les systèmes permettant d’observer l’objet de ses fantasmes (smartphone, webcam, vidéos de surveillance), contrôlés eux-même par un hacker ayant décidé de le piéger. Un concept ironiquement d’actualité en plein scandale du CelebGate ! Et mine de rien, Vigalondo tient la barre, avec un jusqu'au-boutisme qui fait plaisir, et ne dérapant jamais hors de sa ligne directrice. Flirtant constamment avec l’absurde, le film a le grand mérite de ne jamais se brandir d’un sérieux plombant qui n’aurait pu fonctionner sur un tel postulat. Au contraire, le cinéaste profite des possibilités offertes par son script et joue d’une mise en scène audacieuse, cultivant l’art du découpage avec un ludisme salvateur. 

S’il est dommage que le métrage s’essouffle dans sa dernière demi-heure, il n’en reste pas moins une petite bobine atypique, oscillant entre suspense hitchcockien et décalage typiquement espagnol, dopé par une mise en scène n’ayant jamais peur d’explorer le potentiel de son concept jusque dans ses limites. Un vrai projet de cinéma qui fait honneur à la richesse d’une programmation élaborée sur un amour criant de ce cinéma un peu à part, rejeté par beaucoup, mais qui fait vibrer certains d’entre nous. Etrange vous avez dit ?

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