Critique du film "X-Men : Days of Future Past

Après un X-Men : First Class qui avait su brillamment redresser une franchise mise à mal par un troisième épisode calamiteux et un spin-off méprisable, on attendait beaucoup de ce Days of Future Past. Annoncé comme le film le plus cher produit par la Fox, ce nouvel opus était surtout l’occasion de voir si Bryan Singer en avait encore sous le capot, lui qui avait su fièrement relancer le genre des super-héros avant de se voir expulser comme un malpropre d’une saga dans lequel il avait mis tout son coeur.

 

 

Car s’il y a bien une chose sur laquelle X-Men : Days of Future Past ne peut être bashé, c’est bien sur sa nature d’oeuvre personnelle. Aboutissement total du travail entrepris par Singer depuis plus de 12 ans, DOFP peut être vu comme la conclusion exemplaire d’une trilogie accouchée dans la douleur. Poussant dans leurs retranchements les thématiques abordées dans les deux premiers films, il synthétise de façon vertigineuse le propos de la saga. Ne faisant jamais fi des épisodes lui ayant succéder, le réalisateur de Un Elève Doué se sert au contraire des autres films pour bâtir une chronologie cohérente et un univers passionnant. La saga X-Men a bien été la première à entreprendre l’univers-partagé, et la Fox a décidé de le faire savoir.

 

Dans son ouverture, violente et désespérée, le film affiche une ambition folle et assume jusqu’au-bout sa véritable nature d’oeuvre de science-fiction. Les visions d’horreur entre-aperçues dans la bande-annonce ne sont d’ailleurs pas sans nous rappeler le Zion de Matrix Révolutions, mais DOFP sait fabriquer sa propre identité. Loin de la coolitude de Disney/Marvel (malgré quelques scènes profondément jouissives), des enjeux amoureux de Spiderman, et de la gravité forcée de DC/Warner, X-Men démontre une réelle maturité en remettant ses personnages au coeur de l’intrigue sans ne jamais laisser de coté leurs capacités exceptionnelles donnant lieu à des scènes euphorisantes.

 

 

Continuant sur la lancée historique amenée par Matthew Vaughn dans le dernier opus, DOFP propose une uchronie revisitant de nouveau l’histoire américaine pour relier cette dernière à ses personnages, donnant ainsi véritablement corps à leurs dilemmes. Si jusque là Wolverine fut principalement au centre des films, il n’est ici qu’un simple spectateur. Si après First Class, le film poursuit l’exploration de Magneto, c’est au tour de Raven/Mystique et surtout du Professeur Xavier d’afficher leurs doutes. Contrairement au précédent opus, nous ne sommes plus dans le film d’équipe mais bien dans le film de personnages. Matérialisant narrativement et visuellement (garder ses pouvoirs ou marcher) des enjeux que d’autres se seraient contentés de verbaliser, DOFP  joue la carte du grand cinéma (Joss Whedon et sa télévisi-sation sont bien loin) et bénéficie en outre d’un casting étourdissant. Le duo McAvoy/Fassbender fait encore des étincelles à chacune de ses rencontres alors que Hugh Jackman apporte un charisme tout en nuance. Malgré le grand nombre de personnages à l'écran, la gestion est impressionnante et personne n'est laissé de côté même si les coupes se font parfois ressentir (Tornade ?).

 

Mais le plus surprenant reste sans doute la relative intimité dans laquelle se déroule le film. Point d’attaque urbaine ou de destruction massive. Les scènes d’action se limitent à des décors restreints ou isolés, privilégiant ainsi l’impact émotionnel à la folie visuelle. Certains seront déçus, pour un film affichant fièrement ses dollars investis, alors que d’autres remercieront le cinéaste de ne pas avoir céder au climax de vigueur. Pourtant lorsque les X-Men doivent utiliser leurs pouvoir, le réalisateur de Superman Returns sait ménager ses images, aidé comme il se doit par son monteur/compositeur de toujours (qui offre par-ci par-là quelques thèmes épiques et puissants qui rappellent que John Ottman est loin d'être un manchot). A ce titre, le véritable morceau de bravoure du film est à mettre au crédit de Quicksilver dans une scène mémorable qui rappelle furieusement la formidable ouverture de X-Men 2.

 

 

Si X-Men : Days of Future Past n’est pas le film de super-héros ultime que certains attendaient, il n’en a d’ailleurs pas la prétention, il reste la meilleure itération que les X-Men n’aient jamais connu. Terriblement humble, raffiné, intelligent et cohérent, il est la parfaite conclusion aux deux autres films de Singer. S’il n’a pas la fraicheur de l’opus de Vaughn, il y apporte une gravité toute nouvelle qui le transforme en un complément idéal. Si on critique souvent cette nouvelle mode de voir en chaque film la mise en place du prochain, DOFP apporte de son côté la plus belle clôture possible laissant apparaître le très attendu X-Men : Apocalypse comme un reboot dans un univers jusque là inédit. Bryan Singer a définitivement réussit son coup.

X-Men : Days of Future Past - Affiche
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Critique du film "X-Men : Days of Future Past

Sortie cinéma : 21 mai 2014
Un film de : Productions :
Bad Hat Harry Productions, Donners' Company, Twentieth Century Fox Film
Scénario : Avec : Durée :
02h10

Compositeur : ---
Budget :
$ 250 000 000

Box-office mondial : ---
Classification : ---
Titre original :
X-Men : Days of Future Past

Saga :

Les X-Men envoient Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants.

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