Taken 3

Le premier Taken, sorti en 2008, avait connu un véritable succès surprise dans les salles, engrangeant 226 millions de dollars à travers le monde, pour un budget de 25 millions. Cela veut-il pour autant dire que le film de Pierre Morel était un modèle du film d’action ? Evidemment non, bien qu’il repose sur une idée intéressante, à savoir le héros du film, expliquant calmement au téléphone à sa fille qu’elle va être kidnappée, puis annonçant aux ravisseurs qu’il va les retrouver, et leur éclater la tête, si ces derniers ne la relâchent pas. Le film bénéficiait également du charisme de l’acteur Liam Neeson, qui est très crédible en star du cinéma d’action.

Mais si l’on excepte cette très bonne idée scénaristique, et quelques cassages de bras bien sentis (sans aller jusqu’au niveau de notre ostéopathe favori, Steven Seagal), Taken n’était rien d’autre qu’un vulgaire film d’action de la même facture qu’un DTV de seconde zone, qui n’aurait probablement jamais eu un tel succès sans la présence de l’excellent acteur irlandais. Succès oblige, Luc Besson (producteur et scénariste du film) a vite mis en chantier la suite, qui cette fois-ci transformait le vengeur Liam Neeson en victime des ravisseurs et se faisait sauver par…sa fille. Dans ce nouveau volet, ce dernier se retrouve accusé à tort du meurtre de son ex-femme (Famke Jansen), et va donc devoir échapper à la traque de la police de Los Angeles (dirigée par Forest Whitaker), avant de retrouver l’auteur du meurtre, pour aller lui repasser la tronche.

Un pitch qui s’éloigne de la trame des deux premiers épisodes, et se rapproche plus d’un croisement entre Le Fugitif (avec d'ailleurs une scène d'échappée dans les égouts, indispensable), dans sa première partie, et un pur film de vengeance type Echec et Mort (pour rester dans la série B). Mais ce n’est pas pour autant que Luc Besson et son réalisateur Olivier Mégaton (déjà aux commandes du deuxième épisode) tentent de livrer une copie mieux travaillée que les deux précédentes, bien au contraire, puisque l’on retrouve tout ce qui fait la qualité médiocre de la saga, avec en premier lieu la réalisation et le montage, pires encore que dans le précédent. Les scènes d’action sont tout simplement illisibles, Mégaton ayant toujours un sacré penchant pour la scie sauteuse lorsqu'il s'agit de filmer une scène d'action, et ferait presque regretter le cinéma de Michael Bay des années 90, c’est dire ! Presque intégralement filmées en gros plan, avec une caméra tenue par un homme visiblement atteint de la maladie de Parkinson, et bourrées de décadrages et d’inserts inutiles, c’est non seulement irregardable, mais le film sombre également parfois dans le ridicule, comme lorsque Liam Neeson va percuter sa voiture contre les roues d’un jet, pour l’empêcher de décoller, ou lors d'une poursuite en voiture sur une autoroute de L.A., où un container s'envole et fait des tonneaux pour écraser quelques voitures (car, dans le film d'action du 21e siècle, impossible de faire une scène d'action sans faire voler une voiture ou autre chose dans les airs). Visiblement, le budget plus important de ce troisième volet a encouragé le réalisateur et son équipe à faire n'importe quoi, là où le premier, bien que mauvais, en restait au moins à des scènes d'action simples, en essayant (sans y arriver) de rester un minimum sec et efficace. Ici, c'est le grand n'importe quoi qui prime.

Le pire, c’est que ce Taken 3 pousse encore plus loin le bouchon que le second, et rejette totalement les quelques (rares) points positifs qu’avait le premier volet. Ici, le personnage de Bryan Mills n’est plus l’élément central de l’histoire (ce qui va bien à un Liam Neeson de moins en moins impliqué), puisque c’est autour de sa fille que se construisent les principaux arcs narratifs, et notamment émotionnels, puisqu’elle se trouve au centre d’un triangle amoureux entre l’ancien couple Mills et le nouveau mari de Madame (incarné par Dougray Scott, qui  en fait toujours autant des tonnes), et qu’elle se trouve dans l’attente d’un enfant (élément lancé au début du film, et qui ne sera d’aucune utilité pour le reste de l’histoire). Enfin, le vengeur impitoyable qu’était le personnage de Bryan Mills cède ici sa place à un héros qui résout ses problèmes en gardant les mains propres, notamment dans un final moralisateur au possible, où l'on explique au héros que c'est mal de tuer, même si la personne en question a assassiné sa femme, et même si le héros est un agent de la CIA...c'est-à-dire quelqu'un dont le métier est de tuer. On en regrette encore plus les figures vengeresses et sans pitié incarnées il y a plus ou moins longtemps par Clint Eastwood, Charles Bronson, ou Denzel Washington. 

Taken 3 - Affiche
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Taken 3

Sortie cinéma : 21 janvier 2015
Compositeur : ---
Budget : ---
Box-office mondial : ---
Classification : ---
Titre original :
Taken 3

Saga :

L’ex-agent spécial Bryan Mills voit son retour à une vie tranquille bouleversé lorsqu’il est accusé à tort du meurtre de son ex-femme, chez lui, à Los Angeles. En fuite et traqué par l’inspecteur Dotzler, Mills va devoir employer ses compétences particulières une dernière fois pour trouver le véritable coupable, prouver son innocence et protéger la seule personne qui compte désormais pour lui – sa fille.

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