Le Dernier Rempart

 

He’s Back ! Presque dix ans, depuis Terminator 3, qu’Arnold Schwarzenegger n’avait pas tenu la tête d’affiche d’un film. L’annonce de son retour sur grand écran dans le rôle d’un ancien flic des stups, retiré en shérif d’un petit village à la frontière du Mexique, qui doit affronter presque seul des trafiquants de drogue, avait de quoi réjouir de nombreux cinéphiles déviants élevés à Commando dans les années 80. C’était l’occasion également pour le chêne autrichien de montrer qu’il avait autre chose en tête pour son retour que les « I’m Back » d’Expendables 2.

 

Le pitch de départ correspondait parfaitement à Schwarzy, qui pouvait revenir dans un rôle typique de ceux qu’il a campés dans sa carrière. On pouvait se remémorer ceux qu’il avait incarnés dans Le Contrat ou Double Détente. Avec en plus derrière la caméra le réalisateur coréen Kim Jee-Woon (l’excellent J’ai rencontré le diable), on pouvait s’attendre à un bon film d’action bien fun et divertissant, comme à la bonne époque. Hélas, le traitement de l’histoire laisse imaginer qu’il y a eu un bug dans le développement, tant au final le film ne correspond que peu à son acteur principal.

 

Presque toute la première partie du film est consacrée à l’évasion de Gabriel Cortez (Eduardo Noriega, pourtant un très bon acteur, n’est pas crédible une seconde) et sa fuite en voiture hyper puissante vers la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. En plus de faire passer Schwarzy au second plan durant toute cette partie (le film se concentre le plus souvent sur Noriega dans sa voiture et Forest Whitaker qui essaie de le retrouver dans les bureaux du FBI), toute cette partie est bien peu intéressante, et les scènes d’action se limitent à des poursuites et cascades en voitures puissantes que l’on a déjà vu cent fois dans n’importe quel blockbuster depuis 10 ans. Et le film donne la drôle d’impression d’avoir casé Schwarzy dans n’importe quel Fast & Furious sorti sur les écrans. Un style totalement opposé au style de l’autrichien.

 

Et lorsque le film se concentre enfin sur le personnage de Schwarzy, les scénaristes tentent maladroitement de le développer, de lui donner de l’ampleur, un passé lourd. Le tout dans une seule scène, où le shérif explique à son adjointe qu’il a peur pour la suite des évènements. Ce qui implique que Schwarzy doit jouer cette peur, ce qu’il fait bien sur très mal. On en vient à se demander si les scénaristes ayant écrit le script spécifiquement pour l’acteur, ont déjà regardé ses films. Dans sa carrière, Schwarzy n’a jamais eu à jouer (il ne sait pas le faire d’ailleurs), et encore moins la peur, l’inquiétude. Dans deux de ses plus grands chefs d’œuvres, Terminator et Conan le Barbare, il se posait devant la caméra, et imposait sa carrure monstrueuse, son visage à la limite du comic book, les personnages qu’il campait n’ayant strictement aucune expression. Total Recall, True Lies, et Last Action Hero étaient dans le second degré permanent, il n’avait donc pas besoin de se prendre au sérieux (rappelons qu’il se balade tranquille un flingue à la main en chemise hawaïenne dans Total Recall). Le seul film où il a du exprimer un sentiment, celui de la peur, c’est dans Predator. Mais sa prestation était rendue crédible par la créature qu’il avait en face, et par le génie qui se trouvait derrière la caméra.

 

Heureusement, le dernier tiers du film se rattrape et propose enfin le spectacle que l’on attend, où Schwarzy prend ses grosses pétoires et va flinguer les trafiquants en envoyant quelques punchlines bien senties. Le film part alors dans le grand n’importe quoi (une grand-mère qui tue au shotgun un trafiquant qui s’était introduit chez elle), quelques morts bien sanglantes font plaisir, accompagnées par les numéros de quelques seconds rôles sympathiques (Luis Guzman, Peter Stormare et Johnny Knoxville), et le tout bien exécuté par Kim Jee-Woon. Ce qui finit par rendre le film sympathique, mais rapidement oubliable.

Le dernier rempart - Affiche
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Le Dernier Rempart

Sortie cinéma : 23 janvier 2013
Compositeur : ---
Budget :
$ 45 000 000

Box-office mondial :
$ 18,833,642

Classification : ---
Titre original :
The Last Stand

Saga : ---

Arnold Schwarzenegger interpréte le shérif Owens, reclus dans la petite ville frontalière de Sommerton, après des années de services au LAPD. Traumatisé par une affaire qui le laissa brisé et qui mutila son partenaire, il se retrouve à nouveau au centre des attentions alors que le plus célèbre baron de la drogue de l'hémisphère nord s'apprête à réussir une évasion aussi spectaculaire que sanglante, avec otages à la clef. Owens est le dernier obstacle qui sépare le criminel de la frontière. S'il hésite de prime abord à s'engager dans ce combat, cet affrontement sera l'ultime occasion pour lui et ses hommes de prouver leur valeur.

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