« Jack Reacher » a de nombreux atouts pour séduire les amateurs de polar pur et dur. En effet, Tom Cruise s’y montre convaincant (très physique et faussement décontracté, un rôle de dur mystérieux et un peu stéréotypé qui lui va comme un gant), la violence est brutale mais parcimonieusement répartie, le scénario classique mais bien ficelé, avec une bonne dose d’humour, et les seconds rôles ne sont pas négligés : Robert Duvall nous amuse en compagnon d’arme improvisé, Rosamund Pike – l’avocate – n’est pas une potiche, et le réalisateur Werner Herzog (auteur culte de « Nosferatu », « Aguirre » et « Fitzcarraldo ») interprète avec son regard fixe un bad guy glaçant tout ce qu’il y a d’inquiétant.

Ajoutons que Christopher McQuarrie nous concocte quelques scènes riches en suspense (la première séquence avec le sniper sur le toit est particulièrement tendue), à l’aide d’une mise en scène élégante et old school qui rappelle le meilleur des polars urbains des années 70 et fait du film autre chose qu’un produit standardisé pour mangeurs de pop corn. Sans bousculer les conventions du genre mais en évitant de sacrifier à la mode des blockbusters ultraspeedés à la caméra tremblotante et montés par un épileptique, « Jack Reacher » s’avère très plaisant et d’une efficacité certaine.