Retardé de six mois, mal vendu par des affiches atroces, et au final un échec attendu qui n’est pas sans rappeler le cas de John Carter sortie l’année passée, formidable épopée de SF incomprise dont l’échec commercial fut retentissant. Jack, le chasseur de géants marque aussi le retour de Bryan Singer aux très gros budgets (qu’il avait déjà expérimenté avec le semi bide commercial Superman Returns). Et pourtant, comme John Carter, ce Jack ne mérite absolument pas le sort qui lui fut alloué, bien au contraire.

Il est ici question d’une adaptation très libre du conte Jack et le haricot magique, remixé avec d’anciennes versions existantes, des versions plus sombres et surtout très arthuriennes. Un point pas si anodin que ça tant l’amour que porte Singer pour le Excalibur de John Boorman n’est un secret pour personne. Et c’est ici que le film marque sa première différence, celle d’un anachronisme assumé, mélangeant les imageries et les esthétiques différentes pour créer un univers atemporel vaste et cohérent.

Avec un prologue animé alternant, au détour d’un montage bien senti, la présentation des personnages avec l’univers du film, le film pose d’entrée de jeu les bases de sa narration. Rappelant le meilleur de l’aventure, entre King Kong et Le Septième Voyage de Sinbad, le film avance sur un rythme infaillible, allant de surprises en surprises jusqu’à la révélation de sa surprenante galerie de géants, les véritables stars du film. Réussissant à les faire exister et à leur donner une identité propre (le Général Fallon, véritable réussite visuel et caractérielle), Singer fait de ses géants une véritable attraction aussi impressionnante que menaçante, transcendée par une 3D affolant les perspectives et donnant une ampleur inattendue à la mise en scène pourtant souvent assez plate de Singer. Une ampleur et un souffle amenés aussi par les très jolies compositions de John Ottman, fidèle collaborateur de Singer, qui livre de véritables envolées lyriques et guerrières.

Si Nicholas Hoult a bien du mal à porter le film en tant que premier rôle, il est heureusement soutenu par une excellente pléiade de seconds rôles au flegme britannique inimitable qui tentent tous de se voler la vedette (entre Ian McShane, Ewen Bremner, Stanley Tucci et le duo Bill Nighy/John Kassir, il y a de quoi faire) mais d’où réussit à se détacher la ravissante et prometteuse Eleanor Tomlinson et surtout un Ewan McGregor qui n’aura jamais été aussi charismatique.

En moins de deux heures le film offre un vrai spectacle, entre héroic-fantasy, film chevaleresque et conte familial dont l’astucieuse fin, en dehors du calcul marketing qu’elle puisse représenter, offre un hommage du plus bel écrin aux légendes orales. Si Bryan Singer n’a pas l’ahurissant sens du découpage de Peter Jackson ni la puissance évocatrice des images de Boorman, il joue plutôt sur un autre terrain, celui d’une candeur très premier degré suffisamment galvanisante et attachante qui finit de rendre ce Jack plutôt recommandable malgré ses défauts.

Jack, le chasseur de géants - Affiche

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Critique du film "Jack, le chasseur de géants"

Sortie cinéma : 27 mars 2013

Un film de :

Productions :

New Line Cinema, Warner Bros. Pictures, Legendary Pictures

Scénario :

Darren Lemke, Mark Bomback, Christopher McQuarrie

Avec :

Nicholas Hoult, Stanley Tucci, Bill Nighy, Ewan McGregor, John Kassir, Eleanor Tomlinson, Ian McShane

Durée :

01h54

Compositeur :

Budget :

$ 195 000 000

Box-office mondial :

$ 197,687,603

Classification : ---
Titre original :

Jack The Giant Slayer

Saga : ---

Lorsqu'un jeune fermier ouvre par inadvertance la porte entre notre monde et celui d'une redoutable race de géants, il ne se doute pas qu'il a ranimé une guerre ancienne… Débarquant sur Terre pour la première fois depuis des siècles, les géants se battent pour reconquérir leur planète et le jeune homme, Jack (Nicholas Hoult), doit alors livrer le combat de sa vie pour les arrêter. Luttant à la fois pour le royaume, son peuple et l'amour d'une princesse courageuse, il affronte des guerriers invincibles dont il s'imaginait qu'ils n'existaient que dans les contes. L'occasion, pour lui, de devenir une légende à son tour.

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