Critique du film "Five"

Depuis quelques années, nous assistons à l’émergence de comédies françaises hautement inspirées du modèle US. Plus précisément de Judd Apatow, élevé au rang de maître. Radiostars, Situation amoureuse : c’est compliqué, et maintenant ce Five. Le premier film d’Igor Gotesman réussit-il à s’émanciper de ses influences forcément estimables ?

Five est tiré du court-métrage éponyme, déjà joué et mis en scène par Igor Gotesman. L’histoire de 5 amis d’enfance qui rêvent d’une colocation depuis toujours. Le jeune cinéaste transpose ici les personnages qu’il semble bien connaître dans un cadre hautement cinégénique. Scope joliment utilisé pour mettre en valeur sa troupe, plan-séquences élégants, montage dynamique et ludique. Le jeune réalisateur connait ses classiques et sait habilement jouer des codes pour mener sa barque à bon port.

Son écriture, certes classique mais étonnamment naturelle, trouve un écho parfait dans son casting. Grande force du film, Pierre Niney vole logiquement la vedette à ses comparses en composant un personnage d’une grande fraicheur, et fait preuve d’un indéniable sens du rythme. A ses côtés, François Civil s’impose comme un sidkick comique attachant. Si le duo est majoritairement mis en avant, les autres membres du groupe restent suffisamment caractérisés pour exister. Mention spéciale aux seconds-rôles dont l’éternel Pascal Demolon qui fait preuve, aux cotés de Fanny Ardant, d’un véritable sens de l’autodérision.

Ce qui ressort au final du métrage, c’est sa modestie et sa sincérité. Film de potes avant tout, Five de s’invente aucune autre ambition que la sienne. Il ne s’excuse jamais de rechercher avant tout le gag, aussi bien par le dialogue que par l’image. Et lorsque l’heure n’est plus à la rigolade, il sait se montrer grave sans ne jamais quitter la légèreté qui est la sienne. Derrière le rire, parfois gras mais jamais lourd, se dessine en filigrane un portrait d'une délicate tendresse. On devine aisément la proximité entre les personnages et leurs interprètes, et c'est peut être ce lien qui donne tant de véracité aux tribulations de ces presques-trentenaires. La génération s'est-elle enfin trouver un digne représentant ?

Belle surprise qui prouve que la comédie française est capable de s’élever au-delà du prime de TF1. Il est drôle de constater que le budget est pourtant bien inférieur à la moyenne, pour un film qui propose pourtant bien plus de cinéma que ce que  l’hexagone à l’habitude de donner. Comme d’habitude, ce sera au public de choisir ce qu’il veut dans ses salles. On compte sur lui pour faire le bon choix, et saluer cette réussite qui ne demande qu’à être réitérée.

Five - Affiche
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Critique du film "Five"

Sortie cinéma : 30 mars 2016
Compositeur :
Budget : ---
Box-office mondial : ---
Classification : ---
Titre original : ---
Saga : ---

Cinq amis d'enfance rêvent depuis toujours d'habiter en colocation. Lorsque l’occasion d’emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n’hésitent pas une seule seconde, surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! A peine installés, Samuel se retrouve sur la paille mais décide de ne rien dire aux autres et d'assumer sa part en se mettant à vendre de l'herbe. Mais n'est pas dealer qui veut et quand tout dégénère, Samuel n’a d’autres choix que de se tourner vers la seule famille qu'il lui reste : ses amis !

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