Critique : Edge of Tomorrow

Et voilà, la nouvelle tentative SF de Tom Cruise sort sur nos écrans, après le très bon Minority Report, la Guerre des Mondes et la peloche glacée, et un poil trop storyboardée Oblivion. Adaptation du manga All you need is kill, Edge of Tomorrow arrive à point nommé sur nos écrans puisque la grosse bataille du film se déroule sur les plages de notre Normandie, comme pour célébrer les 70 ans du débarquement. La référence s'arrête là, le film n'est pas vraiment un remake du Jour le plus long. Il ne partage pas non plus la violence graphique et réaliste d'un Il faut sauver le soldat Ryan. Ce n'est clairement pas son but. L'ambition de Edge of Tomorrow est, encore une fois, de casser l'image de Tom Cruise, ou plutôt l'image du héros qu'il peut se traîner depuis les films précités et son rôle d'espion dans l'inégale franchise Mission Impossible. Cruise commence donc le film en militaire lâche et prêt à tout pour éviter le combat, donc l'action. Un état qu'il quittera au prix d'un entraînement original et intensif…

Répondre à la question que tout le monde se pose, à savoir, si Edge of Tomorrow vaut plus que résumer le film à un simple Un jour sans fin du film de guerre est simple. La réponse est non. Non, vous ne trouverez rien de plus original que ce concept : un lâche trouvant la force et le courage d'affronter un ennemi extraordinaire. Tom Cruise ne casse pas seulement son image mais celle du héros de film d'action qu'on nous vend d'emblée comme surentraîné et invincible. Ici, le héros meurt un nombre incalculable de fois, se fait tuer non seulement par l'ennemi, mais aussi par son allié dans le but de gagner la guerre, pour la bonne cause. Il réintroduit de manière habile la notion de sacrifice et de danger quand, guéri de sa malédiction, il doit finir le travail. Aussi, ce n'est pas la résolution de l'intrigue principale du film qui fait son intérêt. Edge of Tomorrow n'étant pas une franchise, on sait que tout finira et que tout finira bien. Il file bien trop droit, comme tous les blockbusters actuels. Le gros point fort du film, c'est le personnage de Rita, joué par Emily Blunt et qui vaut à elle seule le déplacement. C'est le personnage le plus fort et le plus intéressant. Comme le personnage de Tom Cruise, on tombe très vite amoureux de cette bête de guerre féminine, et on comprend l’envie de Cage de devenir aussi fort que Rita pour lui taper dans l'oeil. Chose très difficile quand on connait le passif du personnage, à Verdun. Une bataille qu'elle a gagné mais qui a épuisé son humanité.

Le film a donc le cul entre deux chaises, celle de la romance guerrière et celle du film de mission. Le mélange a du mal à prendre et il n'est clairement pas aidé par la réalisation de Doug Liman, aussi brouillonne que le design des envahisseurs. On sait depuis longtemps que le bonhomme sait mieux filmer les dialogues que les scènes d'action. Le film propose quand même des plans intéressants, surtout sur les plages françaises, quand Cage montre ses talents de guerrier, mais vu l'inexistence du style et de la gestion de l'espace, on comprend assez vite que Liman, ou sa troupe de réalisateurs de seconde équipe, a tourné les plans qu'il trouvait cools, sans penser écriture, sans penser grammaire. Christopher McQuarrie était bien là, mais seulement en tant que scénariste, hélas… Conscient que le concept du film est calqué sur celui de Un jour sans fin, un classique de la comédie datant du début des années 90 mais encore bien présent dans les esprits (merci au très hype Bill Murray), on dirait que Edge of Tomorrow s'interdit des effets de répétitions qui ont pourtant fait le charme du film du regretté Harold Ramis, comme un thème musical fort accompagnant le destin du héros. Fans de scores, ne comptez pas sur la musique anodine de Christophe Beck pour magnifier l'action ou appuyer les moments forts du film.

Alors, bien sûr, tout n'est pas à jeter, Emily Blunt n'est pas la seule attraction de ce semi gâchis. La première moitié du film reste très agréable. On nage en plein film de guerre, ses soldats et soldates bêtes et méchants, ses sergents chefs à qui on ne la fait pas, comme le personnage de Farell, joué de manière exquise par un Bill Paxton se croyant revenu au bon vieux temps du génial Aliens de son pote Cameron. Le nom est lâché, mais en y repensant, entre les mains de l'auteur d'Avatar, le film aurait sans doute dépassé son concept pour devenir un classique aussi subtil que bourrin. Le parfait Full SentiMetal (bitch !) que tout le monde était en droit d'attendre.

Edge of Tomorrow - Affiche
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Critique : Edge of Tomorrow

Sortie cinéma : 04 juin 2014
Compositeur : ---
Budget :
$ 175 000 000

Box-office mondial : ---
Classification : ---
Titre original :
Edge of Tomorrow

Saga : ---

Dans un futur lointain, alors qu'une guerre entre une race extraterrestre et les humains éclate, un soldat (Tom Cruise), se fait tuer durant la bataille, mais celui-ci revient à la vie et est obligé de revivre constamment le jour de sa mort. Le fait d'avoir touché physiquement un alien l'a emené dans une boucle temporelle le condamnant à revivre sans cesse la bataille, mais petit à petit il devient un meilleur guerrier et essaye de trouver une solution pour changer l'avenir et gagner la guerre contre les envahisseurs.

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