Du Plomb dans la tête

 

Décidemment, la décennie des années 2010 semble marquer le retour en force des stars du cinéma d’action des années 80, qui semblaient pourtant il y a 10 ans totalement has been, à des années lumière d’un retour sur le devant de la scène. Et encore une fois, c’est à Sylvester Stallone que l’on doit ce retour, lui qui avait déjà marqué le début de cette période dans les années 80 avec Rambo 2, mais également son déclin avec les bides successifs des Daylight, Driven, D-Tox ou du remake de Get Carter, entre la fin des années 90 et le début des années 2000.

 

 

Et c’est donc bien Sylvestre qui a relancé le film d’action des années 80, en faisant lui-même un retour fracassant et inespéré avec les deux figures mythiques qu’il a lui-même façonné : Rocky et Rambo. Ensuite, le succès ses deux épisodes d’Expendables, et le retour de tous les Action Hero des années 80 (Dolph Lundgren, Jean-Claude Van Damme, Bruce Willis, Mickey Rourke, et même Chuck Norris) ont complètement relancé la machine, et ont précipité le retour sur le devant de la scène de Schwarzy avec Le Dernier Rempart (déjà critiqué par votre serviteur), et donc encore de Stallone avec le film qui nous intéresse, Du Plomb dans la tête.

 

 

Le film avait tout pour ressembler à un actionner des années 80 : adaptation d’une BD violente, Stallone en tueur à gages sans remords, et le tout réalisé par Walter Hill, l’un des plus grands représentants d’un cinéma viril et sans concessions (The Warriors, Driver, Sans Retour, Extrême Préjudice). Le film marque également le retour du buddy movie, genre popularisé dans les années 80 par le producteur Joël Silver (l’Arme Fatale, Le Dernier Samaritain), et auquel Hill s’était déjà attaqué, d’abord avec l’excellent 48 Heures (déjà produit par Joël Silver), et par la suite avec moins de réussite avec le néanmoins sympathique Double Détente, et le médiocre 48 Heures de plus.

 

 

Ce qui nous annonçait un bon film d’action, bien violent et qui s’assume, comme Hill en a beaucoup réalisé. Ce que l’on aperçoit dés le début, car si le film a bien une qualité, c’est qu’il assume son concept et ses personnages jusqu’au bout. Stallone est présenté dés la première scène comme un tueur à gages sans remords, se fichant à peu près de tout, et butant tout individu qui se met en travers de sa route ou qu’il juge un peu trop récalcitrant. Ce constat de départ est assumé jusqu’au bout, ce qui devient de plus en plus rare aujourd’hui, le récent Le Dernier rempart en est un bon exemple.

 

 

Contrairement à ce dernier, l’ennui ne gagne à aucun moment le spectateur pendant le film. Sa durée (1 heure 30) aide, ainsi que le rythme du film, qui enchaîne très rapidement scènes de bagarres bien bourrines, exécutions sommaires en pleine tête (le titre de ment pas là-dessus), et dialogues bourrés de punchlines jouissives. Les scènes en voiture entre Sly et Sung Kang sont très agréables à suivre, et les vannes sur les asiatiques rappellent celles sur les Russes de Double Détente (qui mérite d’être revu ne serait-ce que pour sa caricature honteuse et hilarante des soviétiques). 

 

 

Dommage cependant que la fabrication soit dans l’ensemble fainéante. On sent que Walter Hill a pris un sacré coup de vieux, filmant platement l’ensemble de son film (et les scènes d'action sont illisibles), pollué en plus par une photographie horrible, des acteurs peu concernés, et surtout un manque d’ambition inhabituel chez son réalisateur, et surtout son acteur principal. Les scènes d’action sont au final courtes et peu nombreuses, malgré une violence bien sèche, ce qui est décevant au regard de la filmographique de Stallone, qui nous avait toujours habitué à des films d’action généreux.

 

 

Il suffit de voir le dernier Expendables pour constater la différence énorme entre les deux films. En remontant plus loin, Cliffhanger et Demolition Man ne lésinaient pas sur les scènes d’action et explosions, et même Rambo 2 et 3, ou Cobra, aussi nuls étaient-ils, empilaient un nombre assez impressionnant de cadavres. C’est aussi la raison pour laquelle la nostalgie de ce cinéma reste présente, malgré sa nullité générale. Du Plomb dans la tête reste une petite Série B sympathique, mais oubliée très rapidement.

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Du Plomb dans la tête

Sortie cinéma : 27 février 2013
Un film de : Productions :
Automatik Entertainment, EMJAG Productions, IM Global
Scénario : Avec : Durée :
01h31

Compositeur :
Budget :
$ 40 000 000

Box-office mondial : ---
Classification : ---
Titre original :
Bullet to the Head

Saga : ---

Un tueur à gages de la Nouvelle-Orléans et un jeune flic de New York sont contraints de faire équipe lorsqu'une série de meurtres fait se croiser leurs routes respectives. Leur enquête les conduira jusqu'aux arcades du pouvoir à Washington DC.

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