PIFFF 2014 : Troisième jour

PIFFF 2014 : Troisième jour

Avant un week-end qui laissera peu de place au repos, il est temps de faire un point sur cette troisième journée de festivités.

Juste avant sa sortie en salles, Alleluia fait lui aussi un petit passage par la compétition. Et on aurait eu tord de bouder cette mini avant-première tant le quatrième film de Fabrice Du Welz s’impose comme une claque monumentale. Epidermique, le film l’est assurément. Captée dans un 16 mm granuleux à souhait, portée par un duo d’acteurs habités, cette ballade sauvage dans les Ardennes prend aux tripes pour ne plus jamais nous lâcher. Tour à tour absurde, perturbant, élégant, et terriblement violent, Alleluia marque une nouvelle étape dans la carrière du cinéaste. Né en réaction à l'expérience de Colt 45, il jouit d'une rage qui envahit l'écran. Trip sensitif et radical, il s’impose rapidement comme l’un des sommets de la compétition.

 

 

Mais ce qui est génial au PIFFF, c’est la rapidité à laquelle nos attentes peuvent être bousculées. En témoigne cette affirmation, contrebalancée un peu plus tard par l’inattendu Shrew’s Nest, premier film d’un duo ibérique chapeauté par le génial Alex de la Iglesia. Forcément sous influence, cette bobine trash étonne par les chemins qu’elle emprunte. Chacun des personnages est brillamment traité, laissant le récit se diriger sur une corde raide que l'on pense voir éclater à n'importe quel moment. Mais il n'en est rien. Huis clos d’une maîtrise indéniable, n’hésitant jamais à laisser le sang couler à flot et verser dans l’hilarant lors de ruptures de ton salvatrices, Shrew’s Nest rappelle à quel point le cinéma de genre espagnol se porte bien. Quand les deux réalisateurs nous racontent que dans leur pays, le fantastique et l’horreur ne sont tout de même pas considérés, on se dit que chez nous on a quand même encore pas mal de chemin à faire.

 

 

Entre ces deux bombes, la séance culte nous permet de (re)découvrir l’inclassable Avalon. Réalisée par Mamoru Oshii (Ghost in the Shell), cette oeuvre de SF barbare et philosophique transporte le spectateur dans un univers magnétique sur la musique hypnotisante de Kenji Kawai. Sur la forme, l'expérience est sublime. Sur le fond, on n'est pas sûr d’avoir tout compris, mais le voyage est inoubliable.

 

 

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